Description
À la charnière entre l’archéologie et l’histoire des sciences, ce volume retrace un moment essentiel de l’histoire de l’archéologie dans la seconde moitié du 20e siècle, de la mise au point des méthodes du radiocarbone et de la dendrochronologie jusqu’à leur intégration définitive dans les recherches lacustres.
Depuis la seconde moitié du 19e siècle, les recherches menées sur les stations lacustres suisses sont le terrain d’échanges intenses entre les études préhistoriques et les sciences naturelles. Les collaborations engagées dans le cadre de ces recherches ont, dans certains cas, débouché sur le développement d’outils d’observation et d’analyse qui ont contribué à la spécialisation et à l’émancipation des disciplines concernées. Cet ouvrage examine comment le radiocarbone et la dendrochronologie, des outils de datation issus de la recherche nucléaire et de la botanique, en sont venus à être reconnus comme des méthodes de datation en préhistoire.
Conçus aux États-Unis, le radiocarbone et la dendrochronologie sont incorporés au domaine des recherches lacustres suisses dès le début des années 1950. Les deux méthodes y cristallisent la question, étudiée ici en détail, des collaborations disciplinaires entre archéologie, botanique et physique nucléaire et celle de leurs enjeux épistémologiques, institutionnels et politiques. À ce titre, l’influence des agendas économiques et politiques sur le déroulement et le devenir de la recherche archéologique suisse et, par conséquent, sur ses outils méthodologiques est déterminante. Elle va jusqu’à créer, durant les travaux de construction programmés qui ont lieu en ville de Zurich et dans la baie d’Auvernier, les conditions d’implantation de laboratoires de dendrochronologie dans les cantons de Zurich et de Neuchâtel, dans les années 1970.
